Le Ladakh en Royal Enfield – Inde
Après deux semaines de voyage en moto au cœur de l’incroyable vallée de Spiti, dans l’état de l’Himachal Pradesh, le temps était venu de découvrir une autre destination : le Ladakh !
La région du Ladakh se situe à l’extrême nord de l’Inde, à la frontière du Tibet (Chine), du Pakistan et de l’État du Cachemire, qui est actuellement contesté par les trois pays qui l’entourent. Le Cachemire est devenu le lieu le plus militarisé de la planète ces dernières années, avec des centaines de milliers de soldats sur son sol. Il a même été fermé aux étrangers quelques semaines seulement avant notre arrivée, et les tensions entre l’Inde et le Pakistan ne cessaient de grandir… La situation n’avait donc pas de quoi nous rassurer, mais nous savions qu’il serait toujours intéressant de nous y rendre. De plus, de nombreux Indiens nous avaient dit que le Ladakh était sûr de toute façon.
Nous étions donc dans la ville de Manali, et nous avons pris la décision de nous rendre à Leh, la « capitale » du Ladakh, en empruntant les transports locaux. Nous aurions pu nous y rendre en moto, mais nous avons préféré en louer une sur place afin de ne pas avoir à revenir à Manali pour la rendre et de participer ainsi à l’économie locale.
Nous avons d’abord pris un bus pour Keylong où nous avons passé la nuit et où nous avons rencontré trois indonésiens. Ils étaient extrêmement gentils, aussi nous avons eu ensemble l’idée de partager une jeep privée pour parcourir le lendemain les 400 km restants. Et c’est ainsi que notre voyage a commencé…
Nous sommes partis très tôt le matin, il faisait encore nuit. Nous avons passé un premier col à 4800m. Même si la plupart d’entre nous dormaient, nous nous y sommes arrêtés pour le petit déjeuner… La journée s’annonçait belle et nous étions heureux d’avoir opté pour un transport privé. Cela nous permettrait de nous arrêter à notre convenance et d’apprécier ce long et beau voyage beaucoup plus que dans un bus local.
Les paysages que nous traversions étaient incroyables ! La région est extrêmement aride, très haute en altitude, et très peu de gens y vivent…
En dehors des militaires ! Pendant tout le trajet jusqu’à Leh, nous avons croisé des dizaines de convois et sommes passés par de nombreuses bases militaires…
Qu’il est étrange le sentiment que l’on peut éprouver lorsqu’on entre dans une zone militarisée ! De nombreuses questions nous traversaient l’esprit et nous nous sommes même demandé pourquoi nous voulions aller dans un tel endroit. Cela avait l’air si différent de tous les autres voyages que nous avions faits jusqu’à présent… Suffisamment en tout cas pour nous donner envie d’en savoir plus sur la situation géopolitique de la région.
Mais le plus surprenant était sans aucun doute le fait que les gens que nous rencontrions lors de nos arrêts étaient extrêmement gentils et souriants ! Cette situation ne semblait pas du tout les affecter et ils vivaient leur vie normalement, comme si de rien n’était.
Les différences entre les gens de Manali et les gens du Ladakh étaient visibles. La plupart ressemblaient à des Tibétains ou des Népalais. C’était comme si nous étions entrés dans un pays complètement différent ! Et dès que nous avons franchi le plus haut col de la journée, celui de Tanglang La (5100m), nous sommes descendus en altitude et avons suivi le magnifique fleuve Indus pour atteindre Leh.
Le paysage avait beaucoup changé. La vallée du Ladakh était plus verte, cultivée et peuplée…
La ville de Leh se situe à 3800 mètres d’altitude. C’est un endroit très cosmopolite où les monastères bouddhistes côtoient les mosquées. Sa rue principale, piétonne, offre de jolies vues sur un palais bouddhiste qui mérite certainement une visite.
Mais Izabela et moi n’aimons pas passer trop de temps à visiter les villes. Elles sont avant habituellement pour nous une base pour découvrir la région, un endroit où nous aimons nous reposer, bien manger, réfléchir à nos prochaines destinations et louer des motos…
C’est pourquoi je n’ai pas trop de choses à dire sur Leh et pas beaucoup de photos à vous proposer… Mon appareil photo reste généralement dans son sac et d’ailleurs, cela fait du bien, parfois, de ne pas prendre de photo ! Voici toutefois une image que je veux partager avec vous, car je l’aime. C’est une photo de trois enfants très sympas avec lesquels j’ai joué au football dans les rues. Ils étaient vraiment mignons et très drôles !
LE FESTIVAL DE HEMIS
À Leh, nous avons entendu parler d’un festival bouddhiste organisé au monastère d’Hemis, à 40 km. La décision a donc été prise d’y aller. Nous avons loué des motos avec nos nouveaux amis indonésiens et avons pris la route ensemble. Le trajet était très agréable. Nous nous sommes arrêtés au monastère de Thiksey, qui était malheureusement plein de touristes et sans aucun moine à l’intérieur… Notre arrivée au festival, quant à elle, s’est avérée très surprenante !
Des centaines de moines bouddhistes étaient rassemblés et assis sous une immense tente. Ils regardaient des gens vêtus de costumes traditionnels danser sur une scène, comme ces hommes par exemple…
Mais ils écoutaient aussi ce qui semblait être des représentants politiques. Ces derniers parlaient tantôt en ladakhi, tantôt en indi, et parfois en anglais. C’est ainsi que j’ai compris un peu de leurs propos. En cette période de « tensions » avec le Pakistan sur la situation du Cachemire, ils répétaient combien il est important pour le Ladakh de rester en Inde et de ne pas participer aux mouvements séparatistes qui existent au Cachemire…
Honnêtement, je ne m’attendais pas à ce que le festival ressemble à cela. Et d’un point de vue photographique, j’étais un peu déçu au début. Je m’attendais à ce que les gens dansent, montent à cheval, fassent des courses, se défient avec leurs arcs et leurs flèches… Je ne sais pas pourquoi, mais ayant vu au Tibet un reportage télévisé sur un festival du même ordre, j’avais donc pensé que ce serait la même chose ici.
Mais je n’ai pas renoncé et suis parti en quête d’images à l’extérieur. J’espérais croiser le chemin d’un moine solitaire, en train de se promener dans cet environnement simple et aride. J’aime les photos qui sont belles de nature, dans un cadre épuré, et évocatrices…
J’ai trouvé ce que je cherchais! Ici, j’ai aimé la position du moine, les bras croisés dans le dos. Je l’ai placé exprès sur le côté droit du cadre pour exprimer tout cet espace qu’ils doivent contempler et méditer…
J’ai également aimé les ombres sur les montagnes, la palette de couleurs limitée et les moines se promenant avec ce cadre en arrière-plan. J’ai pu prendre deux ou trois images que j’aime bien.
LE LAC DE TSO MORIRI
Nous sommes également venus au Ladakh pour découvrir ses lacs d’altitude. L’idée au départ était d’y aller seul, avec des motos en location. Mais nous nous entendions très bien avec nos nouveaux amis indonésiens, alors nous avons naturellement pensé qu’il serait plus amusant de partager à nouveau un transport !
Le lac le plus célèbre est certainement Pangong Tso, en raison d’un film indien intitulé « Trois idiots » (film que je recommande) … Mais il y en a aussi de moins connus et moins touristiques comme ceux de Tso Moriri et Tso Kar qui nous ont davantage attirés.
Nous avons donc facilement trouvé une jeep privée à Leh pour aller vers ces deux lacs, et nous avons roulé une journée entière à travers l’Himalaya indien aride et désert pour arriver à destination…
La couleur du lac Tso Moriri est d’un bleu foncé profond qui m’a rappelé celle du lac Titicaca au Pérou, que j’adore ! Le temps était beau, partiellement nuageux, et les nuages en peintres virtuoses dessinaient des ombres magnifiques sur les montagnes. Ce genre d’ambiance fait sans conteste partie de mes préférés ! Un vent fort soufflait et nous étions à 4500 mètres d’altitude. Nous étions donc au cœur de la nature dans toute sa grandeur ! Nous avons alors pensé que si nous avions atteint ce lac par nos propres moyens, la récompense n’en aurait été que plus grande…
Plus tard, les nuages ont pris une dimension un peu plus dramatique, alors j’ai continué à photographier. Et j’ai choisi d’accentuer le contraste entre les nuages sombres, les chaudes montagnes dorées, le bleu profond du lac et le champ partiellement éclairé au premier plan. Le jeu de lumière était incroyable, et les ombres ont ajouté du relief à la scène… Encore une image que j’aime !
Le village où nous avons séjourné se situe au bord du lac et au pied de belles montagnes enneigées. Il est minuscule mais son centre possède un beau monastère. Trouver un logement a été très facile, mais les prix étaient étonnamment élevés. Sans doute en raison de l’éloignement du lac qui limite le nombre de personnes désireuses de s’y rendre et de la courte durée de la saison touristique. Nous étions aussi les seuls étrangers ce jour-là. En septembre…
La vie, dans ce lieu, s’étirait lentement et en toute simplicité. La plupart des gens que nous avons rencontrés étaient des moines et des habitants tout entiers dévoués à la religion…
Quel endroit agréable et paisible pour prier…
Le lac suivant, que nous voulions découvrir, était celui de Tso Kar, à une demi-journée de Tso Moriri. Mais en chemin, à 4800 mètres, nous avons aperçu une femme seule, assise à côté d’une tente très simple, au milieu de nulle part ! Nous nous sommes arrêtés pour voir ce qu’elle faisait dans un tel endroit, seule et si haut dans le désert himalayen. Elle était en train de coudre des chaussettes pendant que son mari s’occupait probablement de leurs chèvres ou de leurs moutons…
Elle était belle. Elle semblait très gentille, amicale et cela ne la dérangeait pas d’être photographiée. Nous avons appris par la suite qu’elle venait de la tribu Changpa, un peuple tibétain semi-nomade que l’on trouve principalement dans la région de Changtang au Ladakh.
Tout en la photographiant, je ne pouvais m’arrêter de penser au mode de vie de ce peuple sachant que pendant plus de six mois dans l’année, leur terre est couverte de neige avec des températures extrêmement négatives. Nous y étions en septembre comme je l’ai dit, et la nuit, la température descendait déjà à -5° C…
LE LAC DE TSO KAR
Après cette rencontre fortuite, nous sommes redescendus à 4500 mètres et nous sommes arrivés à destination. Nous avons d’abord rejoint l’unique et petit village sur les rives du lac pour trouver de la nourriture et un endroit pour dormir. Cette fois, comme nous étions au bord d’un lac encore plus éloigné que Tso Moriri, les logements étaient plus simples, au confort basique. Nous n’avons trouvé qu’une grande tente où séjourner, ce qui nous promettait une nuit très froide… Mais ce n’était pas un problème pour nous car nous y sommes habitués ! Notre objectif était alors de passer tout l’après-midi autour du lac. Et ce que je peux dire, c’est que nous avons été agréablement surpris !
Notre première impression s’est résumée en un « Oh ! ça ressemble à la Bolivie ! », avec ses lagons d’altitude et ses lacs salés dans la région de Sud-Lipez. Quel décor et quel terrain de jeux pour passer tout l’après-midi ! L’eau était si calme, et donc la réfection si parfaite ! J’ai choisi cette composition avec cette ligne de force au premier plan, attirant l’œil sur le reflet des montagnes. Le fond blanc sur le côté gauche contrastait bien avec le sable foncé, le lagon bleu et le ciel… Ce cliché est celui que je préfère parmi ceux que j’ai pris de cet endroit.
Le lac était également plein d’oiseaux. J’ai donc aimé essayer de les photographier, même si ce n’était pas si facile car je n’avais avec moi qu’un objectif 18-55 mm. Je ne pouvais donc pas beaucoup zoomer…
C’est alors que le soleil a commencé à décliner dans le ciel. Et les paysages sont devenus encore plus agréables pour les yeux.
Quelques instants plus tard, nous avons vu un petit groupe d’Indiens arriver jusqu’au lac avec une Royal Enfield suivie d’une jeep. Cela nous a rappelé à quel point il était agréable de voyager ainsi. Le sentiment de liberté et d’aventure que nous avions connu avec cette incroyable moto nous manquait déjà ! Il nous est alors apparu comme évident que nous ne continuerions ce voyage qu’en Royal Enfield.
Mais en attendant, nous étions là et bien décidés à profiter de ce moment avec nos amis. Ces Indonésiens étaient sans nul doute la sympathie et la joie incarnées. C’était si bon d’être avec eux, de chanter et de danser !
La lumière amplifiait aussi la beauté de ce moment. Il fallait donc que j’immortalise cela !
Et que j’en profite également pour m’exercer parce que j’aime photographier en plein soleil, et ce n’est pas toujours facile…
Mais le soleil se couchant derrière les montagnes, le temps était largement venu pour nous de rentrer. Nous devions revenir au village par nos propres moyens, à pieds, et nous n’avions pas remarqué qu’il était aussi loin !
Il nous fallait être de retour avant la nuit.
Nous avons commencé en prenant tous des directions différentes, et c’est alors qu’un obstacle nous a contraints à nous séparer encore davantage… Nous étions coincés dans une zone complètement humide et nous n’avions aucun moyen de la contourner.
À la fin, nous n’avions pas d’autre choix que de marcher dans l’eau et de nous mouiller les pieds. Et il faisait de plus en plus froid…
Mais à force de calme et de persévérance, nous avons tous rejoint la route principale, asphaltée, et nous avons terminé la dernière portion à la lueur des torches de nos téléphones portables… Il nous a fallu, je pense, une heure et demie au total pour atteindre le village !
Nous avons finalement passé la nuit dans la tente avec nos hôtes, qui étaient vraiment sympathiques. Ils nous ont servi à manger à côté de leur chauffage, idéalement placé au milieu de la tente pour sécher nos pieds et nous réchauffer. La nuit allait être vraiment froide. Et comme je l’ai dit précédemment, la température est descendue à -5 ° C…
Les deux enfants étaient vraiment timides au début mais ensuite ils se sont habitués à notre présence et ont finalement joué avec nous toute la soirée. Nous avons tous apprécié ce chaleureux dîner…
Au petit matin, après une nuit glaciale, nous nous sommes enfin réchauffés avec un café indonésien original, préparé par nos amis. Ils étaient en fait de vrais « accros au café », et l’un d’entre eux possède ses propres plantations. Son café a été reconnu comme l’un des meilleurs au monde. Ainsi, tous les jours, à l’occasion du petit-déjeuner et sous un chaud soleil matinal, nous pouvions en déguster une délicieuse tasse avec eux…
En tout cas, le rituel de la préparation a semblé surprendre notre petit hôte…
L’heure était venue de partir. Nous avions encore un long chemin à parcourir pour revenir à Leh. Et une dernière surprise nous attendait à quelques kilomètres du lac Tso Kar… Nous avons eu la chance en effet de rencontrer l’animal le plus emblématique de la région. Une sorte de cheval sauvage qui ne vit que sur le plateau tibétain. Il s’appelle le “Kiang” ou “l’âne sauvage tibétain” (drôle de nom !). Nous nous sommes donc arrêtés un moment pour en observer toute une famille dans son environnement naturel.
A chaque fois que j’essayais de me rapprocher pour les photographier, ils s’enfuyaient toujours. Le mâle restait à l’arrière, veillant sur la famille…
J’ai finalement réussi à saisir un « âne sauvage » seul, avec la lune montante en arrière-plan. Encore un cliché que j’aime bien.
VALLEE DE NUBRA VALLEY AND LAC PANGONG TSO
Nous étions à nouveau libres !
Regardez comme ma femme était heureuse !
Comme je l’ai déjà dit, nous avons décidé de louer deux magnifiques Royal Enfield Classic 350 car nous étions en manque de ce sentiment de vivre librement l’aventure de nos vies. Et quoi de mieux que la route carrossable la plus haute du monde pour commencer notre voyage ?
À seulement 40 km de Leh, le col de Khardung La s’élève à près de 5 400 mètres d’altitude. Et c’est la porte d’entrée de la pittoresque vallée de la Nubra, notre prochaine destination.
C’est une très belle route avec un asphalte parfait. Nous avons donc eu beaucoup de plaisir à monter et à descendre le col.
En chemin, nous avons également croisé des habitants typiques de la région qui n’étaient pas censés être là… C’était assez drôle de les voir sur la route, mais nous étions aussi un peu effrayés par leur taille ! Je me suis arrêté pour les photographier, et je ne me sentais pas totalement en sécurité…
Les cornes de ces yacks étaient impressionnantes ! J’avais un peu peur de m’arrêter mais il fallait que j’immortalise cela ! Leur présence indiquait également que nous descendions et que nous nous rapprochions à nouveau de la civilisation car la vallée de la Nubra est relativement basse en altitude. De 5400 mètres de haut, nous sommes descendus à 3000 mètres ! La nature était encore aride, désertique, mais nous voyions peu à peu apparaître de la végétation le long des lits des rivières. Une fois à Diskit, la principale ville de la vallée, et après avoir trouvé un hôtel confortable et bon marché, le temps et la lumière ont pris une tonalité dramatique et le paysage est devenu absolument magnifique !
J’adore cette photo ! Comme j’adore aussi ce genre d’environnement ! La vallée de la Nubra est en quelque sorte célèbre en raison de ses dunes de sable et de ses chameaux. Il est aussi assez spécial d’être dans une région désertique et de voir en même temps la neige au sommet des montagnes. Ainsi, après un bref repos dans la chambre d’hôtel, nous avons décidé d’aller voir les dunes dans la ville de Hunder, à quelques kilomètres seulement de Diskit. La présence de végétation dans ce désert était plutôt surprenante…
Et en chemin, nous avons assisté à ce superbe moment, à photographier absolument !
Nouvelle surprise ! Cette vallée désertique regorge de petits lacs. Ce cheval blanc se reflétait merveilleusement sur l’eau et j’ai tout aimé dans cette scène. L’animal contrastait très bien avec cet environnement hostile. La lumière était également agréable et j’adore ce jeu d’ombres… Cela reste l’un de mes clichés préférés de ce voyage. Mais j’étais encore loin d’imaginer ce qui allait suivre… Après avoir atteint les dunes de sable de Hunder et marché un peu… une autre vision incroyable m’est apparue, sortie de nulle part…
Un groupe de chameliers se reflétait à nouveau parfaitement dans un petit petit lac ! J’avais du mal à croire ce que je vivais et photographiais ! Impossible de manquer ces clichés ! J’ai donc continué à photographier jusqu’à les avoir suffisamment proches, au centre du cadre, et toujours avec ce fantastique jeu de lumière dorée et d’ombres…
J’étais tellement heureux après avoir pris ces images que j’ai décidé de laisser l’appareil photo de côté pendant un moment… J’ai pu profiter pleinement de la vallée et me détendre avec ma femme. Tous les jours, nous conduisions pour découvrir les environs, mais Diskit restait notre base car nous y avions de la bonne nourriture et une belle chambre d’hôtel. Nous avons piloté le drone plusieurs fois, car Iza aime faire des vlogs. Vous pouvez d’ailleurs les visionner sur sa chaîne YouTube si vous en avez envie, en cliquant : ICI
Nous sommes finalement restés là trois jours… Et le dernier jour, le temps s’est vraiment dégradé. Nous avons vécu une tempête de sable sous un ciel très sombre… Ici, entouré d’énormes montagnes, vous pouvez voir le monastère de Diskit pendant cette tempête.
En réalité et comme vous pouvez le voir, il neigeait au sommet des montagnes, et cela nous inquiétait un peu. Nous devions en effet revenir à Leh en deux jours avec, sur notre route, un autre col très haut à franchir : le col de Chang La (5300m d’altitude). Nous craignions la neige qui allait rendre le voyage plus difficile et dangereux…
Mais avant cela, nous devions aller jusqu’au célèbre lac Pangong… Alors le lendemain, nous sommes partis !
C’était une merveilleuse journée ! Le temps était enfin superbe et cette route s’est avérée être l’une de nos préférées pendant tout ce voyage !
Et au bout d’un trajet long et fatigant, nous avons enfin découvert cette splendeur !
La couleur bleu limpide du ciel accentuait tellement celle de l’eau ! Il était possible de marcher sur une petite partie du lac et d’obtenir ainsi de jolis reflets. De l’autre côté, la vue était aussi incroyable avec les montagnes enneigées qui se reflétaient parfaitement dans le lac…
Plus tard dans l’après-midi, alors que nous étions à la recherche d’un endroit où dormir et que le soleil commençait à décliner, j’ai pris cette photo que je trouve belle avec ce motif intéressant sur l’eau.
Elle fait aussi partie de mes images préférées. On dirait une peinture. J’adore les différentes couleurs sur les montagnes et le reflet dans les parties immobiles du lac…
Nous nous sommes finalement retrouvés dans un hôtel simple. La journée était finie et nous avions besoin de repos.
Conduire sur de telles routes est fantastique et nous avons toujours de belles récompenses à la fin de la journée, mais c’est épuisant ! Quand normalement les photographes attendent le coucher du soleil ou se réveillent tôt pour assister à son lever, Iza et moi nous reposions et nous remettions de cette fatigante aventure fatigante !
COL DE CHANG LA
Voici une petite illustration de la difficulté de ce type de voyage ! Du lac Pangong, nous devions passer par Chang La (la deuxième route carrossable la plus haute du monde – à 5300 m) pour revenir à Leh. Et cela n’a pas été aussi facile que nous le pensions… Au début, tout a bien commencé et en chemin, nous avons à nouveau profité de magnifiques paysages.
Et soudain, un de mes pneus a crevé, à 5000 mètres d’altitude exactement !
Voilà sans conteste le genre de chose que vous ne voulez pas connaître à de telles altitudes où il n’y a aucun réseau et aucune âme qui vive pour vous aider. Nous ne pouvions compter que sur le passage providentiel de gens empruntant la même route que nous. Donc, pendant plus d’une heure, nous avons arrêté chaque véhicule dans l’espoir que le conducteur ait une pompe ou quelque chose pour réparer le pneu. Nous avions commis une grosse erreur : celle d’oublier d’emporter avec nous le nécessaire pour faire face à ce genre de situation. Dans la vallée de Spiti, nous avions tous ces outils et quand nous avions un pneu crevé, nous pouvions au moins le gonfler jusqu’à ce que nous trouvions un mécanicien (si vous n’avez pas lu l’article sur notre premier moto trip de deux semaines en Inde, je vous invite à y jeter un coup d’œil : La vallée de Spiti en Royal Enfield ).
Mais en l’occurrence, pour ce voyage, nous avions fait cette erreur de débutant… Après plus d’une heure d’attente, un conducteur possédant une pompe nous a permis de gonfler le pneu. Nous ne savions pas combien de temps je pourrais conduire avec cette réparation de fortune, mais nous devions au moins essayer d’atteindre le sommet du col. Finalement, j’y suis arrivé, mais mon pneu était complètement à plat à l’arrivée… Qui plus est, le col et la route étaient totalement recouverts de neige !
Nous étions à 5300 mètres d’altitude, et il n’y avait toujours personne pour régler ce problème de crevaison. Mon pneu était vraiment fichu désormais… Mais nous ne pouvions pas rester là et nous avons dû continuer. Une fois de plus, nous avons trouvé quelqu’un qui nous a permis de regonfler le pneu. Alors nous avons commencé à descendre avec l’espoir d’aller le plus bas possible pour atteindre un village où peut-être quelqu’un pourrait résoudre notre problème.
Chose que nous n’avons pas réussi à faire. Après dix minutes, mon pneu était à nouveau à plat. J’ai donc roulé très lentement jusqu’à ce que nous atteignions un camp militaire ! Tous faisaient des efforts pour comprendre ce qui nous arrivait. Leur anglais était basique. C’est alors qu’un gars m’a dit “Ne vous inquiétez pas, TOUT VA BIEN !” (Référence au film Trois Idiots qu’il vous faut regarder !). Nous avons dit « D’accord » … sans même savoir comment ils pourraient nous aider.
Ils ont arrêté un camion et ont demandé au chauffeur d’y charger ma moto ! De cette façon, nous pourrions revenir à Leh en toute sécurité et résoudre le problème ! Ce fut une bonne idée…
Nous avons dû payer l’équivalent de 8 dollars américains au chauffeur pour ce service, c’est-à-dire trois fois rien en comparaison au problème que nous vivions… Et cela nous a permis de voyager dans la cabine du camion avec un homme du coin, du reste très sympathique ! Il conduisait comme un fou, bien sûr ! Avec la musique ladakhi à fond dans les haut-parleurs… Mais c’était vraiment une expérience unique !
Nous suivions Iza sur sa moto, ce qui m’a permis de prendre des photos d’elle avec une perspective que je n’aurais jamais eue normalement. J’adorais cela !
Plus tard, nous avons décidé d’inverser les rôles afin qu’elle puisse également vivre l’expérience depuis la cabine et enregistrer ce moment pour ses futurs vlogs. Voici une autre belle photo prise du camion…
Et nous sommes enfin arrivés à Leh, vraiment soulagés ! Nous avons descendu la moto et appelé le propriétaire. Il était extrêmement gentil et nous a apporté une autre moto. De cette façon, nous pouvions nous rendre à notre hôtel pendant qu’il tenterait de résoudre le problème avec un ami. À la fin, nous avons dû lui payer 10 USD pour ce service et le pneu…
Voilà une vraie leçon de voyage que nous ne sommes pas près d’oublier ! Mais quelle expérience et quelle histoire à raconter !
LE MONASTÈRE DE LAMAYURU
Le monastère de Lamayuru était le dernier endroit que nous souhaitions visiter. Il avait attiré mon attention quand j’étais beaucoup plus jeune. Âgé d’une dizaine d’années, j’avais en effet vu un reportage télévisé à son sujet qui m’avait vraiment étonné ! Désormais, seules deux petites heures nous en séparaient, nous ne devions donc pas manquer d’y aller. Après deux heures d’un trajet agréable et facile avec nos motos, nous sommes arrivés au village de Lamayuru où nous avons rencontré cette merveilleuse femme souriante sur la route !
Nous nous sommes arrêtés pour lui demander si elle connaissait un endroit agréable où passer la nuit. Possédant une maison d’hôte, elle nous a gentiment proposé de loger chez elle. Son beau sourire nous ayant définitivement séduits, nous n’avions donc aucune raison de refuser…
La chambre était simple mais spacieuse et dotée d’une grande fenêtre avec vue sur le monastère… Quant au toit-terrasse, il était tout simplement parfait ! Nous avons aimé les drapeaux et l’atmosphère générale de cet endroit. C’était vraiment authentique. Tout ce que nous aimons !
Après une petite sieste, nous avons décidé de nous promener. La vie au village est restée très simple. Comme notre hôte, beaucoup de gens faisaient sécher leurs graines, même sur la route. Et ils avaient tous un point commun, le sourire ! Cela faisait du bien de déambuler dans les petites rues pour rejoindre le monastère…
J’ai trouvé le panorama du village vu d’en haut très intéressant ! J’ai adoré l’agencement de toutes ces vieilles maisons blanches collées aux montagnes rocheuses ! Et la lumière donnait à l’ensemble une jolie teinte dorée…
Une fois arrivés au monastère, nous étions heureux de voir tous les petits moines jouer ensemble, courir après un ballon. Et que d’opportunités photographiques pour moi ! J’ai surtout profité de cette lumière de fin d’après-midi et essayé de faire quelque chose avec les ombres….
Je pense avoir assez bien réussi avec l’image suivante. J’aime vraiment l’expression de l’enfant et comment il se détache dans cette lumière. J’étais déjà content de ce que j’avais pu capturer. Mais nous voulions en voir davantage. Nous avons donc continué à grimper pour essayer d’avoir une vue d’ensemble de ce merveilleux endroit…
Cette femme avait l’air d’un pèlerin, avec ce chien qui la suivait… Le temps semblait s’être arrêté. Et nous avions l’impression d’être des témoins de ce à quoi ressemblait le Ladakh par le passé…
Ici, les moines à vélo permettent de se rendre compte de l’échelle du monastère. Les voyez-vous ?
Le monastère et ses environs étaient en fait très calmes. Nous avons vu très peu de gens…
Quel paisible après-midi ! Et quel endroit parfait après tout pour méditer et réfléchir à tout notre voyage !
C’était nos derniers jours dans la région et nous avions sans conteste vécu quelque chose d’extraordinaire ! Voyager sur ces motos a fait de ce voyage l’aventure de nos vies ! Je suppose que vous pouvez facilement imaginer à quel point il est agréable d’atteindre et de découvrir toutes ces merveilles par vous-même, de ressentir le sentiment de liberté et l’adrénaline que vous procure la conduite dans ces immenses montagnes de l’Himalaya…
Le moment de partir était venu. Le lendemain, nous devions prendre l’avion pour Delhi.
Et comme récompense ultime, nous avons eu des sièges près d’un hublot duquel nous pouvions encore profiter des espaces naturels que nous avions traversés sur nos bien-aimées Royal Enfield ! Une moto et un voyage que nous ne sommes pas près d’oublier…
J’espère que vous avez apprécié cet article, notre histoire. Chaque photo a été soigneusement choisie pour rendre compte du mieux possible de la façon dont nous avons vécu ce voyage… J’essaie, dans la mesure de mes moyens, d’enrichir de plus en plus mon récit et je trouve que la photographie est pour moi le meilleur outil pour exprimer mes impressions, mon ressenti quant à ce que je vis. Je serais donc curieux et reconnaissant d’avoir des retours de votre part si vous avez pris le temps de lire l’article en entier.
Je vous rappelle que vous pouvez également lire, si vous ne l’avez pas encore fait, l’histoire de notre premier moto trip de deux semaines dans la vallée de Spiti. Vous trouverez l’article ICI.
Si vous préférez les vidéos, je vous invite à nouveau à regarder les vlogs d’Izabela sur sa chaîne YouTube (ICI). Elle décrit bien et en direct ce que l’on ressent en général quand on voyage comme cela. Nous avons également de nombreuses séquences de drones dans ces vlogs, vous pourriez donc trouver intéressant de voir ces endroits sous un autre angle.
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Merci pour votre temps et votre soutien ! Mon prochain article sera consacré à notre expérience au Taj Mahal et dans la ville sacrée de Varanasi… A bientôt !
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